Le greffier.
« Madame Marie-Laure Godin. »
Le président.
« Je vais vous demander votre nom, votre prénom, madame ?
-- Marie-Laure Godin.
-- C'est épouvantable, le code de procédure pénale m'oblige à vous demander votre âge, mais je pense que l'on va s'en sortir par une périphrase : vous avez quelques printemps…
-- Absolument !
-- Quelle est votre profession ?
-- Je suis maire-adjoint à Boulogne Billancourt.
-- Et vous avez été citée par la défense. Mais est-ce que vous êtes parent ou alliée d'Internet ou la connaissez-vous trop, de telle manière que cela pourrait nuire à votre jugement ?
-- Absolument pas.
-- Vous allez jurer de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité, rien que la vérité. Vous levez la main droite et vous dites : je le jure.
-- Je le jure !
-- Nous écoutons votre témoignage. »
Marie-Laure Godin.
« À Boulogne Billancourt, nous avons pensé qu'Internet était un facteur, non pas de fracture sociale, mais au contraire de réduction de la fracture sociale. Nous avons décidé de prendre, avec tous les outils qui étaient mis à notre disposition, le problème de l'emploi des jeunes à bras-le-corps.
Nous avons créé une mission locale et, dans cette mission locale, nous avons créé un espace cyber jeunes. Qu'est-ce que c'est que cet espace cyber jeunes ? C'est un espace dans lequel nous avons installé une dizaine d'ordinateurs. Tous ces ordinateurs sont reliés à Internet. Tous les jeunes de la ville, quelle que soit leur qualification, quelle que soit leur provenance, peuvent venir tout à fait librement s'installer et se servir d'Internet pour des recherches d'emplois, de formations ou d'informations sur tel ou tel secteur, sur telle ou telle entreprise de la ville -- ou d'ailleurs, bien évidemment.
Nous avons aussi essayé, et nous continuons, d'encourager très fortement les entreprises de la ville à venir déposer leurs offres d'emplois sur notre site, de façon à favoriser le plus possible les emplois de proximité, je crois que c'était quelque chose de tout à fait important. Il me semble que nous avons complètement réussi notre pari. Cela fait maintenant un peu plus d'un an que cet espace cyber jeunes existe. En 1997, nous avons eu treize mille passages, je crois, de jeunes. Je pense que cela correspond donc bien à un besoin et à une attente très nette ressentie par les jeunes.
Quel est le public qui vient nous visiter ? Ce sont principalement des jeunes qui ont entre dix-huit et vingt-cinq ans et qui sont au moins titulaires du baccalauréat. Nous avons des jeunes en grande difficulté qui viennent également et nous essayons d'amener -- justement -- ces jeunes en grande difficulté, qui ne sont pas encore qualifiés, à se servir de l'outil Internet pour pouvoir trouver une formation qui leur convient. »
Le président.
« Bien ! En vous remerciant, madame, pour votre témoignage. »
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